Lavos (& Lavos Prime)

1) La carte :

Lavos. L’alchimiste pour certains, ce qui est anachronique.

La transformation, dites-vous ? Un procédé superstitieux du temps jadis… Des vieillards dérangés chauffaient des substances malodorantes sur le feu, pensant pouvoir fabriquer de l’or, vous imaginez ?

Non. Pour les Orokins, il s’agissait d’une scien aussi occulte que puissante? Ils n’étaient pas de nature sensible et leur sens moral était plutôt débonnaire; du coup quels tabous profonds cet art avait enfreints ?

Aucun alchimiste n’était plus redouté que Javi. Le Serpent. Le Maudit. Le Malveillant.

Les Orokins le craignaient tellement qu’ils chuchotaient à voix basse qu’il pouvait même survivre à la Lumière de Jade, tel un serpent sectionné qui avait, selon la légendre, été capable de développer une nouvelle tête. Il fut ainsi emprisonné. À défaut de pouvoir annihiler le mal, il fallait le contenir.

Son geôlier était une Warframe brutale nommée Lavos.

2) Serpents de Lavos :

De nos jours, la prison de Daboath-Kra n’existe plus. Tout comme le sommet de la montagne où elle se trouvait, elle a disparu depuis bien longtemps. Seules de vielles archivent relatent ce qui s’y passa naguère.

Javi était un homme maigre et glabre, afflifé d’une maladie de la peau. Son statut d’Archimédien étant reconnu, à contrecoeur soit dit en passant, il avait le droit de porter la toge blanche, qui n’était en fait plus qu’une harbe souillée et déchirée. Des coudes au poignets, des tatouages de serpents ornaient ses bras osseaux.

Lavos prenait semble-t-il son rôle très au sérieux. Il administrait les repas et les coups avec une ponctualité exemplaire.

Nous avons ici les reproductions des serpents de Lavos. Pas des tatouages, ne vous méprenez pas, mais des exo-squelettes bio-ferreux.

3) Syandana Vitam :

Des témoins rapportèrent que Javi chuchotaient souvent à Lavos. Les autorités pénitentiaires s’en inquiétèrent dans un premier temps, puis décrétèrent que cela avait finalement peu d’importance.

Peu à peu; les murs de la cellule de Javi s’ornèrent de gribouillis. Il utilisait son propre sang et probablement de la crasse en guise d’encre. Au début, il ne s’agissait que de vagues symboles, mais ils devinrent bientôt plus élaborés. Comme si l’Archimédien transformait sa cellule en un temple démoniaque, appâtant ses geôliers. Il y avait même une fresque de Lavos, resplendissant avec sa Syandana de fonction. Une tentative de malédiction ? Nul ne le sait.

Lavos reçut toutefois l’ordre de le battre avec un enthousiasme plus marqué, une tâche dont il s’acquitta. Javi utilisa son sang répandu sur le mur pour dessiner un serpent. Sans doute un rappel desespéré à son idole dépravée.

Bekran Zaft, préposée à l’entretien, fut la seule survivante de Daboath-Kra. Des années plus tard, elle apporta son témoignage; Lavos parcourant les couloirs de détention, un lourd fusil à pompe à la main, battant les détenus conformément aux ordres. Les cauchemars la hantaient toujours.

4) Casque Cordatus :

Les archives du directeur révèlent un malaise croissant dû au comportement bizarre de Javi.

Faisant fi de leurs craintes, ils décidèrent de l’exécuter, en quelque sorte. Connaissez-vous l’inversion cellulaire ? Javi devait être réduit en sorte de pulpe biologique n’ayant pas plus de sensibilité que la moisissure sur le pain.

Encore fallait-il trouver le bourreau… Aucun gardien ne voulait s’y coller, bien entendu.
Lavos reçut donc le casque cérémoniel, ainsi que le pouvoir nécessaire pour reconfigurer la matière organique. Il avait été choisi pour incarner leur instrument.

Toute surface de la cellule était maintenant recouverte de textes. Lavos ne lâchait plus Javi des yeux.

Bekran Zaft relève d’ailleurs que Lavos ne battait plus auncun détenu. Même quand les prisonniers poussaient un de leurs pairs sur son chemin, espèrent le voir prendre une bonne raclée, Lavos attendait patiemment que le malheureux s’écartât avant de continuer son chemin.

5) Sondre de Transmutation :

Quelle était réellement cette pratique interdite de transformation qui terrifait ainsi les Orokins ?
À son apogée, ce n’était rien de moins que l’élévation délibérée de la conscience.

Pour les Orokins, prisonniers de leurs rêve doré infini, la seule idée qu’une personne pouvait s’élever au-dessus de sa condition relevait de l’anathème. La transformation pouvait changer les roturiers en rois ou les richesses en ordures. Pire encore, cela pouvait apprendre aux gens à ne plus avoir peur.

J’ai vue une image préservée de la cellule de Javi. Ses griffonnages n’étaient ni des sceaux démoniaques, ni des textes barbares mais des cartes célestes. Des arbres de l’évolution. Des structures du génome.

Javi ne défiait pas Lavos avec ces énignmes tracées avec son propre sang. Il l’éclairait. Il ne s’agissait pas de la magie noire, mais d’une science radieuse et triomphante. Et le serpent ? Un symbole non pas de corruption mais de guérison.

Javi était un enseignant. Il aurait pu instruire tout un peuple. Malheureusement il n’avait qu’un seul étudiant.

Mais cet étudiant était attentif.

6) Fusil à pompe Cedo :

Bekran Zaft dit ceci du jour de l’exécution.

Les geôliers se sont rassemblés dans l’auditorium. D’un pas lent… Funèbre…
Lavos escorta Javi jusqu’à l’estrade tragique. Il releva doucement une capuche sur la tête de javi,
lui donnant des airs de cobra. Il se tourna alors pour faire face au Guardien Orokin, le fusil à pompe
dans ses mains puissantes.

Le silence, rapporte Zaft, était absolu.

Mais alors, un murmure se fit entendre sous la capuche. Javi partageait quelques derniers mots avec
son élève.

Le geôluer Orokin tressaillit, visiblement mal à l’aise et regarda les hauts fonctionnaires.
L’exécution aurait-elle finalement lieu ?

Lavos s’inclina brièvement devant Javi… Puis il utilisa son pouvoir.

La peau de Javi se décolla. Au terme du spectacle ô combien macabre,
il se liquéfia en une soupe biologique.

Les geôliers rassemblés se réjouirent.

Lavos rassembla respectueusement les reste de Javi entre ses mains. Une douce lueur en émanait.
Alors, les oppresseurs Orokin de Javi réalisèrent avec horreur ce qui se déroulait sous les yeux.
Ce fut la panique. Lavos transfirmait les restes.

Un serpent entortillé, tout ce qu’il y a de réel, brouillonnait sur le bras gauche de Lavos.
Javi, transformé et pourtant – d’une certaine manière – encore vivant… Comme ils l’avaient craint.
Un deuxième serpent s’enroula autour de son bras droit, celui-ci jaillissant de la propre chair de Lavos.

Alors Lavos sauta au millieu de l’assemblée, lançant des fioles à gauche et à droite, aspergeant les malheureux geôliers et fonctionnaires hurlants – sans oublier le directueur – de vitriol glacé. Pas un n’a survécu – pas pour longtemps, en tout cas.

Et Bekran Zaft ? Lavos la salua avant de continuer sa route.

7) Lavos :

On dit que Lavos prend souvent conseil auprès de ses serpents. L’un est violence, l’autre est sagesse. Toutefois, les connaissances de Javi se retrouvent dans chacun d’eux et il communique toujours avec son élève bien-aimé.

Comme c’est le cas avec un serpent, il est facile de mal juger Lavos. Les serpents peuvent certes empoisonner, mais ils peuvent également guérir. Il a peut-être été un monstre dans sa vie antérieur, mais il a réussi là où le plus puissant des Orokins avait échoué. Il a changé.

De plus, même si Javi a incontestablement aidé et instruit, la volonté de changer venait de Lavos.

Nous avons peut-être tous cela enfui quelque part en nous, cette capacité de faire peu neuve.
Nous devons seulement nous garder de condamner comme diabolique ce que nous ne comprenons pas encore.